Les Amis du Domaine Saint-Paul réclame
l’annulation des travaux d’abattage
Malgré l’opposition de nombreux citoyens, l’arrondissement de Verdun est résolu à faire abattre au moins 1000 frênes dans le Boisé Saint-Paul de L’Île-des-Sœurs. L’opération, qui a été confiée au Service des grands parcs de la ville de Montréal, doit débuter en janvier 2025. Tous les frênes situés à 25 m ou moins des sentiers ou des infrastructures seront sacrifiés, qu’ils soient en santé ou non.
Le Boisé perdrait ainsi 30 % de son couvert forestier. Les promeneurs verraient disparaître une bonne partie du charme de ce lieu unique dont s’enorgueillit L’Île-des-Sœurs. Pire encore, ces coupes claires affecteraient la faune d’une petite forêt urbaine fréquentée par plus d’une centaine d’espèces d’oiseaux, dont certaines sont menacées.
L’arrondissement de Verdun reconnaît qu’on pourrait éviter cet abattage massif en étalant les coupes sur une longue période. Mais il soutient que, la majorité des frênes étant morts ou dépérissants, « ils doivent être abattus dans un horizon de temps très court ». L’Arrondissement prétend également qu’« étendre les interventions sur 10 à 15 ans perturberait davantage le milieu ».
Cette politique interventionniste est toutefois aussi discutable que controversée. Des années d’expérience un peu partout en Amérique du Nord, où l’agrile sévit depuis plus de 20 ans déjà , ont montré qu’il faut enlever uniquement les arbres devenus dangereux.
C’est notamment la conclusion à laquelle est arrivée l'Agence canadienne d'inspection des aliments. L’organisme, qui fait autorité au pays, affirme maintenant que « l'élimination des arbres infestés ne constitue pas une mesure efficace pour lutter contre l'agrile du frêne ».
Le ministère québécois de l’Environnement abonde dans le même sens. Ce ministère, chargé de la protection du Boisé Saint-Paul, recommande de n’abattre que les frênes présentant « un risque évident ».
Louise Gratton, la biologiste bien connue qui a participé à la création de l'aire écologique à L"Île-des-Soeurs, propose également de « n’abattre que les arbres morts ou malades, et dangereux pour les usagers des sentiers ou pour les résidences à proximité ». Pour cette spécialiste, seule une coupe échelonnée sur au moins 10 à 15 ans permettrait la régénération naturelle du milieu.
C’est pourquoi Les Amis du Domaine Saint-Paul exige l’annulation des travaux d’abattage prévus cet hiver dans le Boisé et réclament une évaluation complète des impacts environnementaux avant toute décision d’abattage. Ils ont aussi lancé une pétition incitant la population à s’opposer à cet abattage draconien (1).
Ce nouveau groupe voué à la sauvegarde de l’environnement à L’Île-des-Sœurs rappelle que le Boisé du Domaine Saint-Paul est classé comme aire protégée, habitat d'espèces menacées et milieu humide, en vertu d’un décret (1991) et d’une servitude de conservation (2007). Sa valeur écologique est exceptionnelle et son intégrité doit être respectée.
Enfin, il faut rappeler que l’acquisition du Boisé par l’arrondissement de Verdun était conditionnelle à la création d’un comité de gestion pour assurer le respect des conditions de protection. Or, ce comité n’a jamais été mis en place, mettant ainsi en péril la conformité avec les exigences légales de protection du Boisé.
Les Amis du Domaine Saint-Paul
https://www.domainesaintpaul.org/
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(1) https://change.org/sauvonsleboisesaintpaul
(Pétition)